お母さんのように
Dévasté par l'abandon de sa femme, Tsubasa Ishihara eut cru mourir dans une lente agonie le reste de sa vie. L'homme ne quittait la chambre conjugale que pour disparaître, pour s'évanouir, parfois plusieurs jours, dans la campagne japonaise. A moins d'un an, Mao ne pouvait plus compter sur ses parents. Fort heureusement, la mère de Tsubasa avait emménagé dans la demeure familiale dès qu'elle avait eu vent du départ de Chat Blanc. Bien qu'étant une vieille femme tout ce qu'il y avait du plus antipathique, elle fut certainement l'unique personne à avoir évité à à Mao de mourir de négligence. Malgré toutes les tentatives du petit pour avoir de l'affection de son père, ce dernier ne daignait même pas à poser le regard sur lui. C'était au dessus de ses forces: à chaque fois qu'il regardait son jeune fils, il voyait dans ses traits le visage de Chat Blanc. Sa belle Chat Blanc, l'amour de sa vie qui l'avait lâchement abandonné. Le regard félin, le visage fin et la petite bouche du gamin étaient sans nul doute les trois éléments que lui et sa mère partageaient le plus. Alors Mao grandit ainsi dans le village de Magome, perdu au fin fond du Japon: élevé par une grand mère sévère et ignoré par un père cruellement indifférent. Ce fut lorqu'il atteignit l'âge de douze ans que sa grand mère les quittèrent, moment que Mao avait toujours craint. Tout aurait pu resté ainsi si Tsubasa n'avait pas pris la stupide et douteuse décision d'entrer dans la chambre de son fils, un soir où l'alcool dictait ses gestes.
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La bouteille de saké pendait mollement au bout des doigts du patriarche qui, adossé contre l'encadrement de la porte, observait attentivement Mao dormir, emmitouflé dans son futon. L'homme s'approcha du lit à pas de chat, puis, s'agenouillant à côté avec la maladresse que l'ivresse confère aux buveurs, sa main se glissa dans les cheveux noirs de Mao. Cette même main glissa le long de la nuque pâle du petit japonais pour remonter jusqu'à sa tignasse de jais, toujours coiffé d'un foulard. Tsubasa fronça les sourcils: pourquoi cacher ces magnifiques cheveux qui lui rappelait tant sa femme? Discrètement, il entreprit de dénouer le foulard pour pouvoir accéder entièrement à la crinière de son fils. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque le tissu quitta la tête de l'enfant! Sur le crâne de Mao se trouvait deux oreilles de chat noires, paisiblement baissées. Tsubasa était complètement abasourdi. Encore sous le choc d'une telle découverte, il attrapa l'une de ces appendices félines entre ses doigts et tira légèrement dessus. L'oreille remua mais elle ne se détacha pas, solidement greffée sur le crâne de l'enfant. Ce fut trop. Le sang de Tsubasa ne fit qu'un tour: pris d'une rage folle, il dégagea la couverture et entreprit de sauvagement déshabiller son fils en hurlant: << Je le savais! Je le savais, tu es exactement comme ta pute de mère! >> S'égosillait-il, secouant dans tout les sens un Mao complètement sous le choc qui, brutalisé, restait malgré tout pétrifié. Tsubasa retourna son fils pour le plaquer ventre à terre et y découvrir avec stupeur ce qu'il cherchait: une grande queue de chat noire se balançait frénétiquement de gauche à droite au creux des reins de son fils.
パパ
yume no naka lalalalalalala
itsumademo lalalalalalala