たまには甘えたいのよ
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Alors que l'aura maudite du chat planait sur tout ceux qui lui avaient fait du mal, Mao se retrouva à nouveau seul. La haine et la méfiance qu'il entretenait envers les adultes, particulièrement les hommes, eurent fini par le rendre complètement hostile avec eux. Mao pouvait sentir la rage le consumer. Dans la mythologie japonaise, l'on raconte que les Bakeneko ne sont pas forcément des créatures néfastes. Certains d'entre eux peuvent l'être et commettre des actes immoraux comme manger leur propriétaire, les maudire ou bien mettre accidentellement le feu à leur habitation et réanimer des cadavres, mais la plupart sont relativement inoffensifs si ils sont bien traités. Ceci était le cas de Chat Blanc, puissante Bakeneko recueillie par la vieille sorcière Onibaba. Malgré tout, son fils, lui, n'avait pas eu cette chance. Les violents ressentiments qui l'animaient, que ce soit envers son père, son maître ou bien n'importe quel humain, étaient devenus si virulents qu'ils se mirent à le corrompre de l'intérieur. Sa nature pour le moins stable de Bakeneko changeait progressivement alors que le venin de la haine le dévorait. Un matin, le jeune adolescent remarqua que sa queue de chat s'était séparée en deux. Il savait ce que cela signifiait... Les surnoms de son père n'étaient peut être pas si éloignés de la vérité. Les Bakeneko les plus vieux, malveillants et avec la plus longue queue de chat finissaient parfois par évoluer en une créature plus terrifiante que celle qu'ils étaient déjà. Leur queue se séparait en deux, leur violence ainsi que leur pouvoir grandissaient tout comme leur taille d'ailleurs. De créatures folkloriques ils passaient à Yokaï. De Bakeneko ils passaient à Nekomata. Mauvais, hargneux et doté de sa nouvelle nature, Mao errait dans les rues du Japon avec le fervent besoin de se venger. Lorsque l'envie lui prend, il se laisse adopter par un homme adulte et, après avoir profité de son toit, fait de lui son esclave en prenant mentalement contrôle de son hôte. Une fois que Mao juge s'être assez amusé, il finit par manger son Maître et brûler sa demeure. Mais en dépit de cette virulente haine, le jeune homme traîne derrière lui des traumatismes et des peurs bien trop lourd(e)s à assumer. Sa peur et sa colère contre les hommes l'empêchent d'avoir une sexualité, tout comme l'empêchent de prendre trop souvent sa forme humaine. Mao vit dans l'ombre, seul et apeuré. Seul et enragé.
Même si sa nature lui confère de puissantes capacités, notamment celle de prendre l'apparence des personnes qu'il mange, Mao ne peut malheureusement pas dissimuler convenablement les oreilles et la queue de chat qu'il a. Ces traits, qui ne le quittent absolument jamais et lui rendent la vie dure. Ainsi, il fera tout pour les cacher à tout ceux qui ont la chance de le croiser sous sa forme humaine. Qui plus est, tout ces dons surnaturels ne sauraient lui rendre ce qui lui a été arraché: une enfance saine et une vie heureuse.
L'histoire de Mao ne fait pourtant que de commencer. Et quand est-il de la votre? Avez vous ouvert votre porte au chat noir, borgne et drôlement amoché au niveau du cou, qui a décidé de vous suivre ou pensez vous, à priori très justement, que les chats noirs sont synonymes de mauvais augure?