Les hyènes n'ont jamais été des créatures appréciées. Que ce soit pour leur esthétique, leur connotation de sale charognard ou leur comportement agressif, ces animaux n'éveillent vraisemblablement pas la sympathie chez les autres. En observant le comportement de Sweet d'un peu plus près et en se fiant à son rire complètement dément, il n'est finalement pas surprenant d'apprendre que de hyène, le sale gosse en est une. Et pas seulement.  Ajaba. Le mot ne vous dira certainement pas grand chose et pourtant c'est ce que Sweet a entendu toute son enfance. Si la famille Boon-Min est tout ce qu'il y a de plus normal d'apparence, elle est en réalité loin d'être comme ses voisins. Les Boon-Min sont donc des Ajaba, c'est à dire des hyènes garous originaire d'Afrique. Hantée par la lourde histoire d'un génocide de leur race et la mort du père, ni plus ni moins une véritable hyène, la famille Boon-Min a décidé de fuir l'Afrique et de se cacher le temps que le massacre des Ajaba cesse. Profondément traumatisée et portée sur les principes ancestraux, Surah Boon-Min a élevé ses enfants durement et dans le respect un peu trop littéral de leur nature. Il faut savoir une chose: chez les hyènes -déjà connues pour leur violence et leur cannibalisme-, ce sont les femelles qui sont les plus féroces et les plus imposantes. Elles se trouvent au sommet de la chaîne alimentaire et, à tout les coups, c'est une femelle qui occupe la place de chef. Le plus gradé des mâles n'atteint pas la cheville de la moins gradée des femelles. Une autre fait intéressant est que les bébés hyènes témoignent leur affection à leur père en se montrant un peu moins brutales avec eux qu'avec les autres hommes. Dans cette société matriarcale, il n'y a donc que peu de place pour que les individus de sexe masculin fassent entendre leur voix. Violentés par le sexe opposé, souvent chassés hors de clan à lors de la maturité sexuelle, soumis à la volonté de la hyène dominante, les mâles ont une peur bleue de leur paires féminines. Chez les garous, on apprend rapidement a respecter les femmes et à leur obéir. Savoir garder sa place, se taire, faire ce qu'on demande et ne jamais répondre à une dominante qui vous violente c'était le quotidien de Sweet.  En plus de ce comportement frôlant la misandrie, la mère et la soeur de Sweet avaient tendance à tout vouloir contrôler. Les sorties, les repas, les heures de couché/levé, les activités, le rôle, la vie sexuelle et même, fatalement, le futur mariage. C'est dans un environnement complètement castrateur que Sweet vit. Mais plus les années avançaient, plus une rage destructrice mélangée à des pulsions inexplicables se mirent à prendre de la place dans son esprit abîmé. Il fuguait de plus en plus. Se faisait ramener par les forces de l'ordre. Brûlait et dégradait des lieux. A chaque fois, les punitions et les coups étaient conséquents mais ils ne suffisaient plus à l'arrêter. Un beau matin, Sweet avait disparu, laissant sa mère et sa soeur seule. Il ne voulait plus jamais voir leurs sales gueules. Il ne voulait plus jamais entendre leur putains d'ordres. Pire encore, il ne voulait plus jamais entendre le mot "Ajaba" de toute sa vie.