C'est après avoir passé le BUDs et sa formation de sniper avec succès que Kyle fut assigné au prochain draft pour l'Irak. Si au début la recrue qu'il était, malmenée car plus vieille que les autres, ne se démarquait pas plus que cela il a vite réussi à attirer l'attention de ses supérieurs. Quelque chose était différent chez ce type. Wilson était un bon tireur, cela était indéniable, mais certains accidents durant les sessions de tirs avaient fait sourciller le commandant. Lorsqu'il tira en plein sur un serpent camouflé derrière sa cible initiale, l'instructeur était tombé des nus. Kyle s'était levé et avait simplement déclaré qu'il était 'meilleur lorsque la ça respirait', avant de quitter les lieux. Ainsi, ce ne fut pas bien surprenant qu'il s'habitue rapidement au champs de bataille. C'était un bon soldat: efficace, obéissant mais aussi et surtout, véritablement convaincu qu'il était ici pour libérer le peuple du joux des Talibans. Alors qu'il craignait le moment de son premier kill, Kyle se rendit rapidement compte que tuer quelqu'un qui vous veut du mal n'était en rien difficile. Plus encore, il se répétait simplement que son travail était de protéger les gars de son escouade envers et contre tout, même si cela signifiait qu'il devait se salir les mains. Le CPO Wilson était un homme bon, mais il était aussi prêt à répondre de chacun de ses tirs devant le Créateur. L'ambivalence du soldat était impressionnante: tueur de sang froid d'un côté, militaire désireux d'aider les locaux de l'autre, Kyle n'était pas facile à cerner. Au plus il passait du temps en situation de guerre, au plus l'homme se retrouvait accroc à l'adrénaline. Les critiques se demandent souvent pourquoi les hommes aiment la guerre autant qu'ils la détestent. Certains scolaires se plaisent à dire que, pour un homme, c'est la seule activité qui leur permet de flirter avec la vie et la mort. Pour Kyle, en tout cas, le champs de bataille était comme une drogue. Néfaste et grisante à la fois. Malgré tout, il commençait sérieusement à douter de la raison de leur intervention en Irak. Alors qu'il s'était imaginer libérer un pays des insurgés, il entre-aperçu des activités douteuses. Protéger des plans de pétrole plutôt que des écoles et des musées?  Passer sous silence les 'dommages collatéraux' que les Américains faisaient?  La remise en question. Et si ils n'étaient finalement pas si bons que ça? Bien qu'assez critique, Kyle préférait se voiler la face: ils étaient en guerre et, parfois; il fallait faire le mal pour faire le bien. C'est donc en suivant cet adage bien trop connu que le sniper fit simplement ce qu'il savait faire de mieux: viser, tirer et tuer.