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_ Il s'agit de notre deuxième moi de thérapie. Comment vous sentez vous, Kieran? 
Aucune réponse.
 Monsieur Kaiser. J'ai besoin de votre coopération pour mes travaux. J'ai besoin de savoir d'où viennent ses blessures sur vos poignets, vos jambes et votre cou.
_ Un renard. Ou un loup. J'en sais foutrement rien. Elle était dans un coin, accrochée au plafond. Ses longs circuits enroulés autour d'une des poutres. Elle était là, la tête à l'envers, et ne faisait que de m'observer de son unique oeil valide.  Sa voix était terriblement mélodieuse avant de brusquement changer pour devenir inaudible, stridente. Comme une radio qui aurait pété les plombs et grésillerait comme jamais.  J'ai ressenti le besoin de m'approcher encore et toujours plus près. Elle a commencé à m'enlacer  de ses longs membres. Vous auriez du voir son état, elle faisait mal au coeur. Ce vieux robots aux fils dénudés et aux viscères électriques exposées. Je me souviens que sa colonne vertébrale ressortait même de son dos. Et elle a serré. Elle a serré encore et toujours plus fort .
Contrairement aux autres, elle me promettait une mort douce. Alors je l'ai laissé m'étouffer.


<< Non. Non je n'aime pas.  C'est très douloureux de se faire démembrer par ces affreux petits montres et leurs mains sales.  Dire que ces incompétents d'employés ont eux même abandonné l'idée de me réparer tout les jours !  Et du jour au lendemain, tout s'est arrêté. J'ai commencé à attendre, attendre le retour de ces morveux mais plus personne ne venait me voir. J'ai d'abord cru que j'étais la seule dans ce cas là mais mes amis étaient tout aussi abandonné que moi. Puis il y a eu la poussière. Le temps. La décrépitude. La colère...  La colère? Je ne sais pas ce que c'est mais mes amis la ressente. Ca et aussi quelque chose qu'ils appellent la tristesse. Tout ce que je sais c'est que je n'aime pas du tout ça, la tristesse. Parce que ça a l'air de leur faire beaucoup de mal. Moi? Je ne suis qu'un jouet. Qu'un vulgaire robot... Je ne pourrai jamais ressentir ce que mon copain renard sent. Je ne pourrai jamais comprendre ce que c'est de souffrir. Mais je veux juste l'aider à sourire et à aller mieux. Pour ça, j'essaye de lui ramener des amis... Plein d'amis. Mais ils ne sont pas très causant. Etça ne va pas du tout! Ca ne va pas du tout. Je vous ai dit que le sang ça tâchait, non?! >>


Elle était pas comme les autres, Mangle. Je l'ai tout de suite ressenti, parce qu'elle n'était en aucun cas hostile. Non elle restait là à m'observer. De temps en temps elle disparaissait avant de revenir plus tard, toujours à des moments incongrus. Elle me faisait sursauter je dois dire car à chaque fois qu'elle apparaissait dans la pièce, tout les apareils électriques pétaient les plombs. En résultait un vacarme à vous faire saigner les oreilles. Mais j'en venais à me sentir presque à demi-rassurée lorsqu'elle était là. D'une politesse à vous couper le souffle la demoiselle, même si elle se parlait toute seule. Même si elle était àmoitié déphasée. Elle, elle n'avait pas toute cette rage meurtrière. Lorsqu'elle était là, l'air ne se chargeait pas d'une atmosphère collante et malsaine.
Peut être parce qu'elle, elle n'était rien d'autre qu'un réel amas de boulon et de circuits. Quand la robotique foire et que la chose développe sa propre conscience, c'est là que j'en viens à en douter sur ce qu'est réellement the Mangle. 

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