RELATIONS
& MEMORIES
Personne ne savait d'où il venait. Je crois même que personne ne connaissait son nom. En tout cas, moi, je ne l'ai jamais su. Un soir, j'ai été réveillé par des dizaines de chuchotements. Tiré de mon sommeil, j'ai rouvert les yeux et j'ai vu un bon nombre d'autres prisonniers agglutiner contre la porte de la cellule à essayer de regarder par le trou de la serrure. Ils avaient tous une drôle de mine. Décidé à aller voir ce qu'il se passait, je me suis relevé. Au fur et à mesure que j'avançais vers cette maudite porte, l'atmosphère devenait plus lourde. J'avais presque l'impression de la sentir peser sur mes épaules. L'air s'était mué en un mélange écoeurant de sucre et de sang. Malgré tout, je suis arrivé jusqu'à la porte et j'ai réussi à apercevoir ce qui se passait de l'autre côté. Entourer de cinq hommes tous masqués, un gamin blanc comme la Mort et habillé d'un magnifique kimono en soie rouge trop grand pour lui titubait dans le couloir. Je ne lui donnais pas plus de 13 ans. Autour de son cou, un épais collier en fer relié à une chaîne constituait un semblant de laisse solide qu'un de ses ravisseurs tenait entre ses mains. Entre sa démarche maladroite et sa tête dodelinante, il était aisé de deviner que ce môme était encore sous l'emprise de GHB. Mais les tortionnaires sont cruels et attendront patiemment qu'il émerge de son nuage chimique. Malgré son état catatonique, il a tourné la tête vers moi. Les mèches d'ivoire ont glissé sur sa peau de marbre, dégageant ainsi son visage d'ange. Malgré l'impossibilité de la chose, ses iris inquiétantes se sont plongées droit dans les miennes. A cet instant, j'étais sûr que le gosse savait que je le regardais. Je ne sais pas comment il le pouvait, mais il le savait. Nous n'avions pas la moindre idée de ce qu'ils allaient lui faire, mais deux choses se sont avérées certaines: La première, c'est qu'on nous a foutu la paix toute la nuit. La seconde, c'est que personne n'a réussi à fermer l'oeil. Puis il a disparu de la même manière qu'il est arrivé: du jour au lendemain. Et si nous avions tous cru à une apparition surnaturelle, le souvenir de son regard adulte et de son sourire fatigué étaient beaucoup trop réelle pour n'être qu'une hallucination collective. Et j'avais eu raison. Le gosse est revenu. Plusieurs fois. Parfois il restait quelques jours parmi nous. J'ai cru comprendre qu'on le prêtait à Carmacks pour des scènes et certains clients pétés de thunes. Il était sympathique. D'une gentillesse rare, d'un sarcasme intelligent et d'une beauté glaciale. Pourtant, quelque chose déconnait chez ce môme. Ce fut lors d'une scène ensemble que j'ai su.
1.Baby Rat
"Hey Baby-san, would you souvenir Marine number one with boom-boom?."
The [Asian] rat crouches on a sandbag an inch from my elbow. I bend over and I put his share of ham and mother on the toe of my boot. The rat watches me with black bead eyes. Rats are little but they're smart.
After the rat is satisfied I can be trusted, he jump off the sandbag and into the slit trench. He hops onto the toe of my boot. Eating, his cheeks are fat. He looks so very beautiful.
2. Grendel
"This time, it's not beowulf who's got your arm. It's just Wulf."
Alors qu'il s'immobilise, c'est un voile de silence qui plane sur l'endroit. Seul le souffle bruyant du Méchant Loup dans sa muselière de cuir est audible. Quoi que, le palpitant de ce dernier pourrait presque se faire entendre tant il résonne bruyamment dans tout le corps de Jacob. Un,deux, trois pas. Le monstre s'avance enfin à la lumière pour dévoiler ses traits : Vêtu de ses rangers, d'une paire de jeans noire et d'une chemise kaki ouverte sur un torse plein de tatouages et de marques en tout genre. Le sang à demi coagulé dont il est couvert n'est plus l'élément perturbant. Ici, c'est une routine sordide, on ne s'étonne plus de voir du sang. De finir en sang. De finir tout court. Non, l'attrait le plus dérangeant est certainement cette drôle de chose qu'il porte sur le bas du visage. A la lisière entre un masque et une véritable muselière, elle solidement accrochée de sorte qu'il ne morde pas. Ses yeux sont dépareillés : Un gris métallique et un joli bleu clair. Une tignasse et une barbe rousse. Des bras couvert d'eczema et de crasse. Une main occupée par une scie circulaire. [...] Il arrache les tendons à coup de crocs, il broie la chair de ses molaires et pré-molaires. Ce sont trois doigts qui se font ronger, jusqu'à revenir à son point de départ. Une fois que l'éminence thénar a été dévorée, il remonte lentement vers le poignet.